Les indices géopolitiques et logistiques de la série
Si l’on peut prendre de la distance pour décomposer les évènements de Gundam Wing d’un point de vue historique, on peut également noter d’étranges similitudes entre Gundam Wing et la seconde guerre mondiale. Ceci n’est pas spécialement étonnant quand on sait que la saga Gundam qui existe depuis 1979 a, entre autre but, de dénoncer la guerre de façon générale. Gundam Wing étant un des premiers univers alternatif de la saga destiné en premier lieu à un public occidental, l’idée que des références soient faites à une guerre connue de tous se tient.
Revenons par exemple sur les organisations présentées ci-dessus. L’United Earth Sphere Alliance (UESA), communément appelée Alliance ou Alliance Terrestre est comparable quand on considère son nom entier aux United States of America (USA) ou encore à European Union (EU) ou Union Européenne (UE). Bien que l’Union Européenne ait été créée au sortir de la seconde guerre mondiale, ce modèle a pu être considéré d’une certaine façon par les créateurs d’une série datant des années 1990.
La World Nation qui succède de fait à l’UESA est une organisation intergouvernementale comparable à League of Nation ou Société des Nations en français. La World Nation est créée pendant la guerre, pour être précis le 20 novembre AC195. L’ancienne Alliance étant décapitée et démantelée par OZ et la Romefeller, la World Nation représente l’ensemble des nations terrestres. Sa création est liée à la direction qui est prise par cette organisation sous l’influence de Relena Peacecraft qui a su la changer de l’intérieur malgré qu’elle y ait été nommée contre son gré par la Romefeller suite à l’abdication du Royaume de Sank. En AC196, après la fin de la guerre, la World Nation devient l’Earth Sphere Unified Nation (ESUN). Cet organisme est très comparable aux United Nations (UN) ou Organisation des Nations Unies (ONU) qui est née au sortir de la seconde guerre mondiale en 1945.
En suivant ce parallèle avec notre univers géopolitique pendant et après la seconde guerre mondiale, on peut constater plusieurs autres détails intéressants. Le 11 juillet AC195, après la destruction du haut commandement de l’Alliance, la Romefeller fait se tenir une grande conférence à Brême, en Allemagne, cette localisation géographique particulière attire l’attention, d’autant plus qu’elle n’est pas unique. Le colonel Treize Khushrenada s’est replié dans la base du Luxembourg quand il a été attaqué par la Romefeller en novembre AC195. Une autre localisation intéressante est celle du palais présidentiel de l’ESUN dans Endless Waltz qui se trouve à Bruxelles… la capitale européenne.
Un autre point important concerne les origines ethniques assumées des soldats de l’Alliance et en particulier d’OZ et des politiques de la Romefeller (qui sont quasi exclusivement d’un rang élevé voire de la noblesse). Une analyse plus détaillée sera livrée dans une partie dédiée aux noms dans Gundam Wing, néanmoins, on peut d’ores et déjà constater l’origine ethnique d’un certain nombre de personnages. Le colonel Zechs Merquize a un nom allemand. Le lieutenant Lucrezia Noin a un prénom italien et un nom allemand, elle est reconnue comme italienne. D’autres personnages plus secondaires ont également des noms issus de ces langues. On compte par exemple Veinti, Otto Richter, Sedici, l’inspecteur Acht, Mieser. Quant à Hilde Schbeiker, son nom serait inspiré d'un tableau du peintre allemand « patriotique » de la Seconde Guerre Mondiale, Oskar Just.
Revenons par exemple sur les organisations présentées ci-dessus. L’United Earth Sphere Alliance (UESA), communément appelée Alliance ou Alliance Terrestre est comparable quand on considère son nom entier aux United States of America (USA) ou encore à European Union (EU) ou Union Européenne (UE). Bien que l’Union Européenne ait été créée au sortir de la seconde guerre mondiale, ce modèle a pu être considéré d’une certaine façon par les créateurs d’une série datant des années 1990.
La World Nation qui succède de fait à l’UESA est une organisation intergouvernementale comparable à League of Nation ou Société des Nations en français. La World Nation est créée pendant la guerre, pour être précis le 20 novembre AC195. L’ancienne Alliance étant décapitée et démantelée par OZ et la Romefeller, la World Nation représente l’ensemble des nations terrestres. Sa création est liée à la direction qui est prise par cette organisation sous l’influence de Relena Peacecraft qui a su la changer de l’intérieur malgré qu’elle y ait été nommée contre son gré par la Romefeller suite à l’abdication du Royaume de Sank. En AC196, après la fin de la guerre, la World Nation devient l’Earth Sphere Unified Nation (ESUN). Cet organisme est très comparable aux United Nations (UN) ou Organisation des Nations Unies (ONU) qui est née au sortir de la seconde guerre mondiale en 1945.
En suivant ce parallèle avec notre univers géopolitique pendant et après la seconde guerre mondiale, on peut constater plusieurs autres détails intéressants. Le 11 juillet AC195, après la destruction du haut commandement de l’Alliance, la Romefeller fait se tenir une grande conférence à Brême, en Allemagne, cette localisation géographique particulière attire l’attention, d’autant plus qu’elle n’est pas unique. Le colonel Treize Khushrenada s’est replié dans la base du Luxembourg quand il a été attaqué par la Romefeller en novembre AC195. Une autre localisation intéressante est celle du palais présidentiel de l’ESUN dans Endless Waltz qui se trouve à Bruxelles… la capitale européenne.
Un autre point important concerne les origines ethniques assumées des soldats de l’Alliance et en particulier d’OZ et des politiques de la Romefeller (qui sont quasi exclusivement d’un rang élevé voire de la noblesse). Une analyse plus détaillée sera livrée dans une partie dédiée aux noms dans Gundam Wing, néanmoins, on peut d’ores et déjà constater l’origine ethnique d’un certain nombre de personnages. Le colonel Zechs Merquize a un nom allemand. Le lieutenant Lucrezia Noin a un prénom italien et un nom allemand, elle est reconnue comme italienne. D’autres personnages plus secondaires ont également des noms issus de ces langues. On compte par exemple Veinti, Otto Richter, Sedici, l’inspecteur Acht, Mieser. Quant à Hilde Schbeiker, son nom serait inspiré d'un tableau du peintre allemand « patriotique » de la Seconde Guerre Mondiale, Oskar Just.
On peut également retrouver quelques références à la seconde guerre mondiale dans les uniformes des personnages. Le kaki des uniformes des soldats de l’Alliance est définitivement moderne et rappelle la plupart des uniformes de l’armée de terre des pays européens des années 1940. Les uniformes des hauts dignitaires de l’Alliance (Veinti, Noventa…) qui sont de couleur blanche peuvent quant à eux rappeler certains uniformes italiens. Quant aux uniformes des techniciens de l’Alliance, ils évoquent fortement certains uniformes allemands SS. Les uniformes des soldats de OZ ne sont pas concernés par ces ressemblances et dans leur immense majorité, ne proviennent pas de la seconde guerre mondiale. Leur design est clairement napoléonien avec les pantalons blancs, les bottes noires montantes et les vestes avec boutons dorés et épaulettes.
Les évidences d'Endless Waltz
Cette première image en provenance directe d’Endless Waltz est très parlante. Ce plan est un plan directement issu de la vidéo et ne provient pas d’un recentrage. L’aigle sur la draperie est présenté comme symbole de la Fondation Barton dont la dirigeante officielle est Mariemeia Khushrenada, fille de feu Treize Khushrenada (leader de OZ) et petite fille de Dekim Barton (leader de la Fondation Barton qui est derrière l’Opération Météore). L’animal représenté est un aigle, blason de l’Allemagne depuis sa création en 1871, il s’agissait déjà d’un symbole impérial puis du blason du Saint Empire Romain Germanique et son association à l’Allemagne remonte donc au Xème siècle après J.C. Dans les deux cas, l’aigle est noir et on remarque la silhouette très semblable, un peu carrée avec le découpage d’ailes particulier. Les deux aigles ont la tête tournée vers leur épaule droite (donc vers la gauche pour qui les regarde). Le nom de l’aigle allemand représenté en vis-à-vis est le Reichsadler, il s’agit du symbole de l’Allemagne nazie et du 3ème Reich. La seule véritable différence entre les aigles est le symbole qu’ils surplombent.
On ne s’arrête pas à ce symbole qui apparait au final assez peu à l’écran. Les uniformes des soldats de la Fondation Barton sont également très parlants quand on les compare aux uniformes de la Schutzstaffel dite SS. A part les couleurs qui changent (chemise pourpre et cravate claire pour EW), la composition de la tenue est extrêmement similaire : bottes montantes noires, pantalon bouffant noir, ceinture avec blason avec une partie qui remonte jusqu’à l’épaule droite, chemise avec col identique, poches et brassard placés aux mêmes endroits, cravate passée sous la bandoulière de la ceinture et couvre-chef. Les autres uniformes portés notamment par Wufei Chang et Trowa Barton rappellent eux clairement les uniformes imposés aux jeunesses hitlériennes : chaussures, chaussettes hautes, culotte courte évasée de couleur foncée, chemisette de couleur claire, cravate, ceinture du même modèle que celle déjà mentionnée et brassard sur l’épaule gauche.
Enfin, une dernière comparaison est possible. Si elle passe inaperçue au vu des trop nombreux cas auxquels l’Homme a été confronté ce dernier siècle, le but de la Fondation Barton est d’appliquer l’Opération Météore originelle en envoyant un satellite humain ou naturel s’écraser contre la Terre pour établir un ordre nouveau. Au vu des questions d’appartenance qui se posent (opposition entre terriens et colons) on est bel et bien face à une intention de génocide.
Terrorisme ou résistance ?
Gundam Wing est un anime qui a été créée en 1995, soit des années avant que l’on ne parle communément de terrorisme comme cela est dorénavant le cas depuis les faits tragiques du 11 septembre 2001. Cependant, c’est justement à partir de 2001 que la série a été diffusée aux USA, mais aussi en Europe. Pourtant, l’anime n’a jamais été censuré, ni interdit alors que certains médias, comme le film Spiderman, ont été dans l’obligation de couper certaines scènes où notamment les Twin Towers étaient visibles. La problématique est levée dans un article publié par Animeland et qui date justement de la fin de l’année 2001 :
« Chacun sait que le monde a tremblé le 11 septembre. Des attentats meurtriers ont été perpétrés contre les Twin Towers et les américains ont été traumatisés. Or, et ce qui va suivre est un paradoxe complet vu le succès de la série aux USA, Gundam W est un animé qui est à la limite de l'apologie... du terrorisme ! Explication : à la base, nos pilotes de Gundam arrivent sur terre pour détruire les centres de commandes et éliminer les dirigeants militaires d'une terre qui opprime ses colonies. Là, vous devez commencer à comprendre. Nos héros sont donc de jeunes terroristes et pas des "gentils". C'est d'ailleurs vrai au point qu'on éprouve, au début de l'animé, une sensation de rejet les concernant. Il n'y qu'à les voir lancer d'un ton sinistre "Vous m'avez vu et tous ceux qui me connaissent doivent mourir" ou détruire des robots ennemis en éclatant d'un rire de dément pour se poser des questions : ce sont eux les héros ? »
Objectivement, les actes des pilotes relèvent du terrorisme. C’est un fait si on en revient à la définition : les pilotes de Gundam descendent sur Terre et s’en prennent aux installations militaires de l’Alliance ; et ce, en réaction à la politique de l’Alliance envers les Colonies depuis de nombreuses décennies et spécialement depuis les vingt dernières années (le meurtre du leader Heero Yuy date du 7 avril AC175). On assiste donc bien à des actes de violence, de sabotage, à une attaque contre le système en place dans le but de servir une cause précise : se venger des affronts passés et obtenir à terme l’indépendance des Colonies spatiales.
Il est important de noter que lorsque le téléspectateur découvre Gundam Wing, il n’a normalement pas connaissance des évènements d’Endless Waltz ou de l’Episode Zero, il ignore donc complètement que ce qu’il voit est une version très édulcorée du plan originel. Les actes de violence constatés le sont donc dans leur pleine intensité.
Un autre point essentiel est le fait qu’aucun vocabulaire n’est posé sur les actions des pilotes. Celles-ci ne sont pas directement décrites comme des actions terroristes (ou du moins pas avec ce mot précis). Pas plus que les pilotes ou leurs alliés ne se considèrent comme une force de résistance. Les évènements seront ressentis (ou non) par le téléspectateur sans qu’aucun mot ne soit posé, expliquant également que cette dualité ne soit pas forcément conceptualisée par l’auditoire qui constatera une guerre entre deux forces, certes, clairement inégales. Ceux qui réalisent pleinement ce qui est présenté dans l’anime, utiliseront parfois le terme de « résistance » par rejet du mot « terrorisme » dont on n’affuble pas naturellement des protagonistes sympathiques dans le monde dans lequel nous vivons.
Un mot qui est par contre prononcé très régulièrement dans les résumés du narrateur en début d’épisode est le mot impérialisme. Les actions des pilotes sont justifiées de façon très régulière par l’expression « l’impérialisme de l’Alliance ». La notion d’impérialisme, tout à fait appropriée dans le cas de Colonies spatiales, nous parait de par notre culture, notre passé et notre éducation foncièrement très négative. Cet état de fait est inhérent à notre histoire, puisque la France et le Royaume Uni étaient au siècle dernier des empires coloniaux. Quant aux États-Unis, avant d’obtenir leur indépendance, il s’agissait d’une colonie britannique. On ne discutera pas du bienfondé ou non de la colonisation. Le fait est que, dans notre monde actuel, selon les critères occidentaux, la colonisation et donc l’impérialisme sont vus négativement – tout comme le totalitarisme ou les dictatures. De plus, il existe un sentiment de culpabilité pour les pays qui ont colonisés d’autres territoires ou qui ont cédé à des régimes politiques qui se sont avérés néfastes (situation de l’Allemagne) quand bien même les êtres humains vivants actuellement ne pourraient être tenus directement responsables pour les « erreurs » de leurs ancêtres. Ces mêmes personnes qui regarderont Gundam Wing auront donc bien plus naturellement tendance à prendre parti pour les Colonies dont il est clairement dit qu’elles subissent l’impérialisme de l’Alliance et souhaitent donc reprendre leur indépendance ou leur liberté. De fait, les pilotes de Gundam seront perçus comme des défenseurs des Colonies spatiales, qui luttent pour l’indépendance et la liberté contre l’Alliance terrestre dont le comportement impérialiste sera compris comme une pression malfaisante.
« Chacun sait que le monde a tremblé le 11 septembre. Des attentats meurtriers ont été perpétrés contre les Twin Towers et les américains ont été traumatisés. Or, et ce qui va suivre est un paradoxe complet vu le succès de la série aux USA, Gundam W est un animé qui est à la limite de l'apologie... du terrorisme ! Explication : à la base, nos pilotes de Gundam arrivent sur terre pour détruire les centres de commandes et éliminer les dirigeants militaires d'une terre qui opprime ses colonies. Là, vous devez commencer à comprendre. Nos héros sont donc de jeunes terroristes et pas des "gentils". C'est d'ailleurs vrai au point qu'on éprouve, au début de l'animé, une sensation de rejet les concernant. Il n'y qu'à les voir lancer d'un ton sinistre "Vous m'avez vu et tous ceux qui me connaissent doivent mourir" ou détruire des robots ennemis en éclatant d'un rire de dément pour se poser des questions : ce sont eux les héros ? »
Objectivement, les actes des pilotes relèvent du terrorisme. C’est un fait si on en revient à la définition : les pilotes de Gundam descendent sur Terre et s’en prennent aux installations militaires de l’Alliance ; et ce, en réaction à la politique de l’Alliance envers les Colonies depuis de nombreuses décennies et spécialement depuis les vingt dernières années (le meurtre du leader Heero Yuy date du 7 avril AC175). On assiste donc bien à des actes de violence, de sabotage, à une attaque contre le système en place dans le but de servir une cause précise : se venger des affronts passés et obtenir à terme l’indépendance des Colonies spatiales.
Il est important de noter que lorsque le téléspectateur découvre Gundam Wing, il n’a normalement pas connaissance des évènements d’Endless Waltz ou de l’Episode Zero, il ignore donc complètement que ce qu’il voit est une version très édulcorée du plan originel. Les actes de violence constatés le sont donc dans leur pleine intensité.
Un autre point essentiel est le fait qu’aucun vocabulaire n’est posé sur les actions des pilotes. Celles-ci ne sont pas directement décrites comme des actions terroristes (ou du moins pas avec ce mot précis). Pas plus que les pilotes ou leurs alliés ne se considèrent comme une force de résistance. Les évènements seront ressentis (ou non) par le téléspectateur sans qu’aucun mot ne soit posé, expliquant également que cette dualité ne soit pas forcément conceptualisée par l’auditoire qui constatera une guerre entre deux forces, certes, clairement inégales. Ceux qui réalisent pleinement ce qui est présenté dans l’anime, utiliseront parfois le terme de « résistance » par rejet du mot « terrorisme » dont on n’affuble pas naturellement des protagonistes sympathiques dans le monde dans lequel nous vivons.
Un mot qui est par contre prononcé très régulièrement dans les résumés du narrateur en début d’épisode est le mot impérialisme. Les actions des pilotes sont justifiées de façon très régulière par l’expression « l’impérialisme de l’Alliance ». La notion d’impérialisme, tout à fait appropriée dans le cas de Colonies spatiales, nous parait de par notre culture, notre passé et notre éducation foncièrement très négative. Cet état de fait est inhérent à notre histoire, puisque la France et le Royaume Uni étaient au siècle dernier des empires coloniaux. Quant aux États-Unis, avant d’obtenir leur indépendance, il s’agissait d’une colonie britannique. On ne discutera pas du bienfondé ou non de la colonisation. Le fait est que, dans notre monde actuel, selon les critères occidentaux, la colonisation et donc l’impérialisme sont vus négativement – tout comme le totalitarisme ou les dictatures. De plus, il existe un sentiment de culpabilité pour les pays qui ont colonisés d’autres territoires ou qui ont cédé à des régimes politiques qui se sont avérés néfastes (situation de l’Allemagne) quand bien même les êtres humains vivants actuellement ne pourraient être tenus directement responsables pour les « erreurs » de leurs ancêtres. Ces mêmes personnes qui regarderont Gundam Wing auront donc bien plus naturellement tendance à prendre parti pour les Colonies dont il est clairement dit qu’elles subissent l’impérialisme de l’Alliance et souhaitent donc reprendre leur indépendance ou leur liberté. De fait, les pilotes de Gundam seront perçus comme des défenseurs des Colonies spatiales, qui luttent pour l’indépendance et la liberté contre l’Alliance terrestre dont le comportement impérialiste sera compris comme une pression malfaisante.
Outre les actions des pilotes, le terme de « résistance » prend aussi un sens particulier, sans doute plus proche du résistant de la seconde guerre mondiale via des groupes dissidents qui existent sur les Colonies. Duo Maxwell fait d’ailleurs partie de l’un d’entre eux sur L2 à un moment donné. On assiste ainsi à des réunions où chacun se positionne et où comble, Duo essaye d’éviter une radicalisation du mouvement qui les ferait se joindre à la White Fang.
Au-delà des considérations géopolitiques, comme pour la plupart des médias de ce type, les personnes qui verront la série seront amenées à s’intéresser de près aux personnages, et donc aux terroristes qui restent les principaux protagonistes. Pour ma part, je n’irai pas jusqu’à dire que Gundam Wing prône le terrorisme. Affirmer cela sous-tend que la méthode des pilotes est bonne voire la meilleure. Or, à l’évidence elle ne l’est pas : les premières actions terroristes ont été le début d’une guerre qui a fait presque cent mille morts en moins de neuf mois, (ce qui représente 370 morts par jour en moyenne ou un mort toutes les 4 minutes). Et la guerre, c’est justement ce que veut dénoncer Gundam Wing en la mettant en scène. Il n’est pas évident que les créateurs prennent réellement parti pour les pilotes au-delà du fait qu’ils puissent les apprécier en tant que personnages. Il est bien plus vraisemblable qu’ils aient voulu représenter une situation humaine avec des réponses (malheureusement) humaines. Il est d’ailleurs probable que l’exposé de Heero Yuy lors de l’épisode 18 vu précédemment relève de l’opinion réelle des créateurs.
Si les créateurs sont forcément à même de considérer à la fois le caractère des actions des pilotes ainsi que leurs personnages (caractère, personnalité, vécu…), faire la part des choses lorsque l’on regarde la série est bien moins évident pour le spectateur. Celui-ci n’associera pas facilement les deux facettes (rejet premier et interrogations face à des personnages principaux particuliers « Ce sont eux les héros ? » / oubli ou négation de la réalité des actions des pilotes pour les considérer seulement comme personnage). Des visions plus mitigées existent, avec par exemple les pilotes effectivement considérés comme des soldats mais en omettant l’aspect terroriste qui nous renvoie au monde actuel et à notre propre histoire. Il est terriblement difficile d’assumer avec l’aura actuelle qu’a le mot terrorisme le fait d’être du côté de terroristes. Et pourtant, les pilotes, malgré la myriade de personnages présents seront ceux que l’on retiendra, ceux auxquels on s’attachera voire ceux auxquels on s’identifiera.