J'aurais voulu dire que ce mois d'octobre avait été plus simple que le mois de septembre, mais je n'ai globalement pas été plus motivée et ai consacré beaucoup, beaucoup de temps à des occupations ayant trait au fanzinat, ce qui est très visible sur ma page de mise à jour et pour qui me suit sur fanfiction.net ou AO3. Arthur Schopenhauer L'art d'avoir toujours raison Mary Shelley Frankenstein Kaori Ozaki Our summer holliday Nomura Ryoma Cavale vers les étoiles Arthur Schopenhauer Je ne connaissais pas spécialement ce philosophe allemand et son courant de pensée. J'avais cependant déjà entendu parler quelque fois d'un court texte concernant la dialectique dont il est l'auteur : L'Art d'avoir toujours raison. Forcément, un titre pareil attire l’œil, et c'est d'autant plus vrai au vu des échanges qui peuvent avoir lieu sur le net. Très explicite et accessible, ce texte d'une trentaine de points est un premier listing des techniques d'argumentation mais aussi d’esbroufe, le tout s'appuyant sur ce que nous sommes, notre nature humaine. Une lecture intéressante ! Mary Shelley Voulant lire un classique, je me suis tournée vers ce roman qui trainait dans ma liseuse, curieuse de voir ce qu'il y avait derrière le personnage du monstre de Frankenstein considéré communément appelé Frankenstein. J'ai d'abord été séduite par le style, se rapprochant de ce que j'ai découvert chez Lovecraft en terme d'ambiance (exploration, connaissance interdite, témoignage...). L'impression est cependant vite passée et j'ai regretté l'ennui profond ressenti entre le premier quart et le dernier quart de l’œuvre - le point d'orgue de l'ennui me frappant à la moitié, avec ce récit dans le récit de plusieurs niveaux différents qui rendent sans doute le tout simplement lourd. Je comprends cependant que ce récit ait le succès qu'on lui connait, étant très novateur pour son époque et il a sans doute inspiré par mal d'auteurs. Kaori Ozaki Our summer holliday est un manga en un seul tome qui raconte l'histoire de Natsuru et de sa camarade de classe Rio qui vit seule avec son jeune frère dans le plus grand secret. Le pitch n'est peut-être pas des plus originaux, mais le traitement de cette histoire par l'auteur est vraiment sympathique. On ressent bien les personnages comme ayant l'âge qu'ils sont censés avoir, le découpage et le rythme sont bons également, et sans spoiler l'histoire, je dois dire que j'ai passé un bon moment à lire ce tome, au point de peut-être m'intéresser à ce qu'a fait l'auteur autrement. Nomura Ryoma Cavale vers les étoiles a cela d'intéressant qu'il s'agit d'un manga purement de science-fiction. En dehors du format et du lieu d'action (est du Japon), on est loin des poncifs du manga et face à une dystopie mettant en scène martiens, cyborgs et technologie bien plus évoluée et différente de la notre. L'histoire n'est pas d'une grande profondeur mais reste divertissante, proposant un univers ouvert vers le futur et le passé plus que des personnages fort. Le récit se centre sur la course poursuite de l'héroïne et les scènes d'actions sont extrêmement nombreuses. Une lecture intéressante une fois qu'on a accroché au scénario.
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Je lis beaucoup trop de fanfictions depuis plus d'un mois. Et ça a ses conséquences... Je présente des textes, lus à l'arrache, en fin de mois. C'est la période qui veut ^-^' Verlaine Romances sans paroles Sun Tzu L'art de la guerre Nagatsuki Tappei Re: ZERO - Re: Vivre dans un autre monde à partir de zéro Naoshi Arakawa Your lie in april - tome 1 à 11 Verlaine Ayant énormément accroché avec la musicalité de la poésie de Verlaine le mois dernier, j'ai fait le choix de lire un autre recueil de poèmes de cet auteur : Romances sans paroles. Je ne suis pas certaine de la cohérence de l'ouvrage, que j'ai trouvée moindre ; mais la musicalité était toujours là, et quel plaisir de pouvoir lire de la poésie en musique. Cela ajoute en émotion. Sun Tzu L'Art de la guerre est un ancien texte, daté du V ou VIe siècle avant J.C. et qui est connu comme étant un des premiers textes de stratégie militaire. Incitant à l'intelligence, le calcul et globalement la stratégie par delà le seul combat, c'est un texte d'un intérêt certain et forcément novateur pour son époque. Si ce texte est intéressant par son contenu et son contexte, je me serai néanmoins assez ennuyée à le lire, n'étant concernée ni de près ni de loin par la problématique. Nagatsuki Tappei Sorti fin septembre, j'avais précommandé la suite du light novel Re:Zero et ai pu le dévorer rapidement ainsi. Sans surprise, ayant vu l'anime ; si le style d'écriture différent m'a encore une fois surprise au départ, j'ai de nouveau été happée par l'histoire. Les nombreux petits détails qui n'apparaissent pas dans l'anime font toute la saveur du livre et augmentent compréhension du protagoniste et de l'univers, rendant le tout plus réel. Naoshi Arakawa J'ai décidé de recommencer à lire des mangas, ayant trouvé des solutions dématérialisées. Je connaissais le pitch de Your lie in april, plus grâce à l'anime qu'au manga, et me suis dit pourquoi pas. J'avais toujours fait attention à ne pas me laisser spoiler, l'histoire m'attirant, et j'ai donc été surprise de voir qu'outre l'univers musical attendu, la romance et le drame prévisible, ce manga se centrait énormément sur le traumatisme psychologique, et de fait, sur la maltraitance psychologique et physique. Si l'on assiste à des flashback, le but est bel et bien de voir les conséquences de ce passé, leur impact, et ce qui est mis en œuvre pour en libérer Kosei, le protagoniste. Les personnages sont globalement intéressants et attachants, bien que leur jeune âge (14 ans) les rendent peut-être un peu trop simples ou enfantins à mon goût, d'une certaine manière. L'impact et l'influence qu'ont les différents personnages les uns sur les autres est, à mon sens, ce qui fait la plus grande richesse de l'histoire.
J'aurais sans doute pu - dû ? - lire plus ce mois-ci. Ne serait que par le temps passé à la plage, lieu où je passe d'ordinaire beaucoup de temps à lire. Dans les faits, j'ai lu, mais surtout des fanfictions sur le fandom Daiya no A. Leur nombre est d'ailleurs suffisamment consistant pour que je le mentionne ici. ^-^" Amélie Notomb Métaphysique des tubes Antéchrista Paul Verlaine Poèmes Saturniens H. P. Lovecraft Fungi from Yuggoth Amélie Notomb Métaphysique des tubes est de nouveau un roman autobiographique qui a ceci de particulier qu'il narre les trois premières années de la vie de l'auteur - et particulièrement la période de ses deux ans et demi à ses trois ans. Écrit dans le style habituel de l'auteur, le roman est agréable, original par l'âge de la narratrice et son point de vue. Quant à Antéchrista, il s'agit d'un nouveau roman. J'aurai été plus convaincu par celui-ci que par les deux premiers déjà lus, même si encore une fois la fin laisse à mon sens un peu à désirer. Le ton est relativement léger malgré le thème complexe de la manipulation, du harcèlement et du mensonge. Il y a un bon équilibre, et la direction de fin est bien choisie au sens où elle ne s'inscrit pas trop dans le réel en prenant un tournant judiciaire ou autre. Paul Verlaine Je connaissais, comme tout le monde, quelques poèmes de Verlaine pour les avoir étudiés dans le second degré. J'ai redécouvert cet auteur avec un plaisir inattendu, et j'ai dévoré le recueil Poèmes Saturniens. Je n'avais pas souvenir d'une telle musicalité du texte, et si je ne peux citer de poème que j'aurais préféré tellement l'ensemble est constant. C'est la première fois où je suis parvenue à lire de la poésie tout en écoutant de la musique - habituellement cela me parasite - et je peux dire que tous les rythmes collaient. Une chouette lecture ! H. P. LOVECRAFT Fungi from Yuggoth est une série de trente-six sonnets parcourant l'univers créé par Lovecraft. J'ai très longtemps repoussé cette lecture, me disant - à raison malheureusement - qu'une traduction française perdrait la musicalité recherchée par le texte. Plus qu'une véritable histoire, il s'agit sans doute plus d'un exercice de style et d'un hommage rempli de références à son propre univers, en cela, je suis restée très extérieure et dubitative face au texte.
L'été ne me permettant pas de lire dans les transports en commun et n'ayant pas passé beaucoup de temps sur les plages, ce mois de juillet n'a pas été très prolixe. J'ai néanmoins fait des lectures très intéressantes - et plutôt longues. Louis Wolfson Le schizophrène des langues Jo Nesbø Le bonhomme de neige Kugane Maruyama Overlord Arthur Rimbaud Ses poèmes Louis Wolfson J'ai entendu parler de ce livre dans une vidéo sur les langues et le résumé qui en était fait m'a aussitôt interpelée par la mécanique en jeu. Dans les faits, si ce livre a été écrit - directement en français - par un schizophrène américain, il n'a pas du tout but de parler de la schizophrénie ou même des maladies mentales en générale. On est bien plus dans une situation où il se trouve que l'auteur a eu ces réactions, ces mécanismes de défenses extrêmes et très construits parce qu'il était schizophrène et qu'il a subi des traitements qui ont été le déclencheur involontaire de ce rejet. Sans analyse, le livre prend plus un tour d'études de cas basés sur la vie quotidienne de l'auteur alors adolescent et jeune adulte. A savoir que j'ai débuté ce livre en avril dernier et que je l'ai malheureusement abandonné, le contenu étant trop répétitif en plus d'être difficile à lire. Jo Nesbo Le bonhomme de neige est le septième opus de la série policière consacrée à Harry Hole. Il s'agissait du premier roman que je lisais, et je n'ai eu aucun souci de compréhension. Cela aura été une très agréable découverte, le roman est découpé en partie, il y a un très bon suspense, des personnages intéressants, humains et attachants. S'il y a un côté très noir, l'histoire est aussi notable par l'ambiance hivernale qui est rendue, avec toutes des descriptions environnementales. Si j'ai deviné qui était le coupable, j'ai plusieurs fois été surprise par des situations. Un très bon livre qui donne envie de découvrir la bibliographie de Jo Nesbo. Kugane Maruyama J'avais entendu parler en bien de l'anime Overlord par des connaissances. Attirée par le pitch, j'ai décidé de plutôt commencer par le light novel, décision que je n'ai pas regrettée. Le livre est passionnant. Le rythme est très lent, et peut paraitre contemplatif. Cependant, tout l'intérêt de l'histoire est le personnage de Ainz (Momonga) et de ce décalage entre l'humain à l'intérieur et ce que l'on attend d'un mage maléfique, un overlord. Le tout est très stratégique, et si le contenu reste cruel, cela est cohérent avec l'univers et je suis très curieuse de découvrir la suite ! Arthur Rimbaud J'ai lu ce recueil de poèmes sans envie, pour avoir un nombre suffisant de contenus à présenter pour le mois de juillet. Il ne s'agissait pas d'un poète dont j'appréciais particulièrement le travail, et après lecture, ce n'est toujours pas le cas. S'il y a une musicalité et des références culturelles nombreuses, le contenu n'est pas ma tasse de thé, hormis peut-être pour Les réparties de Nina. Il faut bien essayer pour savoir !
Restant finalement dans le contemporain, j'ai lu ce mois-ci énormément de choses centrées sur le Japon (encore une nouvelle de Murakami, un light novel et un manga). De plus, ayant participé à la Nuit d'écriture du Forum Francophone de fanfiction.net en début de mois, j'ai consacré pas mal de temps à lire et commenter les productions des autres participants. Cela m'a permis de lire des fandoms que je n'avais jamais parcouru (Yuri!!! on Ice) et de découvrir quelques auteurs qui ont une plume très sympathique. Haruki Murakami Sommeil Didier van Cauwelaert Jules Kohske & Syuhei Kamo Gangsta cursed - tome 1, 2 & 3 Nagatsuki Tappei Re: Zero - Re: vivre dans un autre monde à partir de zéro Mark Smith L'étoile de la destinée Haruki Murakami Sommeil est une nouvelle du même type que L'étrange bibliothèque et Les attaques de la boulangerie. Elle est sans doute ma préférée des trois car bizarrement celle qui s'ancre peut-être plus dans le réel selon moi. Le personnage principal est féminin, et si l'on retrouve cette place centrale des livres et de la lecture, le quotidien de cette femme japonaise ancrait l'histoire dans le réel. Le point de départ étant une paralysie du sommeil, phénomène que je connais, le thème est décrit de plusieurs façons, apportant une richesse. Didier van Cauwelaert Jules est un court roman très divertissant et drôle. Si la plupart des évènements de l'histoire sont dramatiques, les personnages ne sont pas du tout dans un autoapitoiement et choisissent d'aller de l'avant. Qu'il s'agisse du handicap, du viol, du rejet, du vol, du bien être animal, tous ces thèmes sont évoqués naturellement, comme faisant partie de notre monde. Si la fin de l'histoire est convenue, l'alternance de chapitre entre personnage coulait de source et n'était jamais redondante. Une lecture qui fait passer un bon moment ! Syuhei Kamo Avec quelques mois de retard par rapport au manga GANGSTA, j'ai enfin lu les trois tomes de GANGSTA Cursed. Se concentrant sur le personnage de Marco Adriano, on retrouve - plus jeunes - la plupart des personnages de la seconde partie du manga dans des circonstances très similaires à celles que l'on connait déjà dans GANGSTA. En attente de la suite ! Nagatsuki Tappei J'ai déjà parlé de Re:Zero ici par le prisme de la version anime. Ayant vraiment accroché à l'histoire et le light novel - support d'origine - paraissant ce mois-ci chez Ofelbe, j'ai cédé à la curiosité et me suis penchée sur ce format. Le contenu était bien sûr sans surprise, de fait ayant vu l'anime. J'ai cependant découvert le style de l'auteur - plus simple et dépourvu d'ornement que je ne l'aurais cru. Et j'ai aussi redécouvert les personnages, leurs physiques et réactions sont plus commentés par Subaru que l'on suit à l'exception de ses moments d'inconscience qui offrent un point de vue externe. J'ai également découvert avec plus d'intensité la façon de parler vieillotte d'Emilia, adaptée avec d'anciennes expressions françaises qui dénotent clairement dans un roman aujourd'hui. Pour le moment, il semble que la suite paraitra en septembre prochain, et il est très probable que je redonne mon sentiment sur cette saga à ce moment là ! Mark Smith L'étoile de la destinée est un livre dont vous êtes le héros que j'ai acheté d'occasion il y a peu. Jamais réédité après les années 90, il s'agit d'un des tomes de la saga Destin qui regroupe plusieurs auteurs autour du principe d'un héros avec des compétences et aucun évènement aléatoire. Au final, si ce livre est sympathique de par sa jouabilité, j'ai regretté une trop grande simplicité. Les paragraphes de fin de jeu sont très nombreux (trop à mon avis), laissant un seul chemin de fin envisageable. Quant au message, il est très basiquement écologiste. Centrer l'histoire sur la survie de la forêt, des espèces et du monde était une bonne idée, mais on sent que l'auteur s'adresse ici à des enfants.
Ayant de plus en plus de mal à lire depuis le mois dernier, je me suis simplifié la tâche ce mois-ci en m'offrant des lectures "complémentaires" d'auteurs que j'avais déjà lus cette année. Même si je n'en parle en détail pas ici, j'ai aussi pris le temps de lire quelques fanfictions d'aventure Harry Potter, ce qui forcément impacte mon temps général de lecture. Haruki Murakami Les attaques de la boulangerie Amélie Nothomb Hygiène de l'assassin H. P. Lovecraft Chuchotements dans la nuit David Safier Maudit Karma Paula Hawkins La fille du train Haruki Murakami Autre nouvelle achetée après ma lecture de Kafka sur le rivage, Les attaques de la boulangerie est à peu près de la même taille que L'étrange bibliothèque. Forcément, le récit s'en ressent de la même façon, cependant, le format est bien géré, avec deux parties (les deux attaques) qui se distinguent et se répondent. Peut-être un peu moins fantastique que les autres récits que j'ai lus de cet auteur, la touche de magie reste là, sensible, face au pragmatisme des personnages. Amélie Nothomb Dans la liste d'envies depuis plusieurs mois, j'ai cédé à la tentation et enfin lu Hygiène de l'assassin, roman non-autobiographique de l'auteur que j'avais repéré en même temps que Cosmétique de l'ennemi. J'avais trouvé, d'une certaine façon, que ces titres étaient semblables. De fait, à la lecture les deux romans ont en effet plusieurs points communs. Rédigé une fois de plus presque uniquement comme un dialogue, j'ai préféré le rythme en cinq parties (ou plutôt deux) d'Hygiène de l'assassin. Le contenu évoqué est empli de violence, la fin (qui m'a déçue) l'est encore plus, et en même temps, on a un mélange de références littéraires, de rhétorique, que j'apprécie chez cet auteur. Au vu des similitudes, j'en viens à considérer Cosmétique de l'ennemi comme une variation de ce premier roman, avec juste une petite différence autour du contexte. H. P. Lovecraft Chuchotements dans la nuit est un des rares textes que je n'avais pas encore eu l'occasion de lire. Du format d'une grosse nouvelle (il est divisé en sept chapitres), il reprend les thèmes chers à Lovecraft en termes de vie extraterrestre, de peur, mais aussi de vol d'identité. Composé en grande partie de lettres "reconstituées" de mémoire, la forme est celle d'un témoignage indirect comme sait les écrire Lovecraft. La fin - la fuite - est un peu décevante car on ne sent pas vraiment le narrateur en danger. Dans le style j'ai sans doute préféré Les montagnes hallucinées dont la civilisation revêtait une vraie grandeur. David Safier Ayant apprécié la lecture du Fabuleux destin d'une vache qui ne voulait pas finir en steak haché, j'ai eu envie de lire un autre roman du même auteur. Maudit karma, sa première publication, a en commun cet aspect animalier (au vu des multiples réincarnations animales) tout en ayant cette fois des personnages humains également. L'histoire se découvre facilement, et l’héroïne reste intéressante malgré son côté antipathique (nous nous retrouvons forcément en elle à certains niveaux). La fin est plutôt élégante, et j'ai particulièrement apprécié le personnage secondaire (semi-historique) de Casanova. Paula Hawkins Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu de policier - ou du moins, de livre dont ce soit le genre principal. La fille du train a un pitch qui retient l’œil, et à raison. J'ai trouvé qu'il s'agissait d'un bon suspense, même si j'ai eu de gros doutes sur l'identité du coupable avant qu'on ne le découvre - des indices sont distillés en ce sens. Le roman se divise en chapitres "point de vue" de trois personnages féminins, le principal étant Rachel, et qui se complètent. Eux-mêmes sont subdivisés en dates et moments de la journée (typiquement matin et soir), donnant un aspect très tranché à l'histoire. Mon avis reste cependant en demi-teinte concernant les personnages, je n'en ai trouvé aucun sympathique ou attachant, ce qui aurait pu être le cas, quand bien même on soit face à une chômeuse ou alcoolique. Peut-être que cela dépeint une certaine réalité, mais l'omniprésence de l'alcool et le désœuvrement des femmes en général dans cette Angleterre m'a déplu par ce qu'il dépeignait de sociétal dans le roman, créant un désengagement émotionnel au point que les morts du livre ne m'ont créé aucune émotion et que les sentiments amoureux et sexuels des personnages n'aient aucune consistance tangible.
Une fois de plus, une période de lecture un plus restreinte. Dans la foulée du mois précédent j'ai eu envie de continuer à lire un peu plus de "contemporain", sans cette fois m'attacher tout particulièrement. Jack Campbell Lance brisée Haruki Murakami Kafka sur le rivage L'étrange bibliothèque David Safier Le fabuleux destin d'une vache qui ne voulait pas finir en steak haché Jack Campbell Acheté à sa sortie fin février, je me suis consacrée à la fin de ce livre - fin d'une tétralogie essentiellement fin mars. L'écriture des combats et des relations politiques est toujours aussi prenante, d'autant plus que ce spin-off offre des personnages moins manichéens. Sans doute que la fin ouverte reste sans vraie surprise, et est d'autant plus frustrante que l'on ne connaitra pas les motivations exactes des personnages secondaires qui créaient un stress et des dissensions internes depuis deux livres. J'espère en connaitre plus sur le devenir de Midway et des systèmes environnants via le prochain (et sans doute dernier) tome de La Flotte perdue - par delà la frontière. Haruki Murakami On connait surtout Haruki Murakami pour sa trilogie 1Q84. J'avais acheté il y a quelques années le roman Kafka sur le rivage à l'occasion d'une offre promotionnelle, et n'avait jamais trouvé le courage de le lire (640 pages écrit petit en livre de poche). Au final c'est une vraie découverte. J'apprécie le style direct de l'auteur, avec sa façon un peu crue de rentrer dans l'intimité de ses personnages. Il y a de nombreuses références littéraires, occidentales et japonaises, d'autant plus précieuses qu'elles démontrent le goût de la lecture d'un des protagonistes. Tournant autour du fantastique, du mythologique et du surnaturel, ce livre est une lecture poétique qui m'aura beaucoup plu. Suite à cette lecture, j'ai eu l'occasion de lire la nouvelle l'étrange bibliothèque, cette nouvelle, pour le coup, est d'un format tout à fait différent du roman précédemment lu. Pour autant, on retrouve ici la présence d'un jeune héros masculin et d'une bibliothèque, la littérature et les lieux de lecture semblant tenir à l'auteur. Sans spoiler cette fois le contenu, l'auteur ménage très bien l'effet de surprise, plusieurs fois dans le texte, et a su créer une ambiance un rien hors du temps, quasi onirique, qui donne à la nouvelle un on ne sait quoi qui la différence d'une simple nouvelle fantastique, ce qu'elle reste malgré tout. DAVID SAFIER J'ai acheté Le fabuleux destin d'une vache qui ne voulait pas finir en steak haché - Muh ! de son titre allemand, justement à cause de ce titre qui attire l’œil et raconte en partie l'histoire. Le ton est très léger, original, et fournit un roman d'aventure, de relations, aux personnages variés et colorés. J'ai particulièrement apprécié l'aspect mythologique et religieux, avec la déesse vache Naia, et le fait que les protagonistes sont confrontées à leurs croyances, à leur recherche du bonheur et avancent dans l'inconnu malgré la peur. Il s'agit sans doute d'une très belle métaphore, qui porte aussi en nous montrons notre comportement vu par les animaux, qui jugent avec fraicheur mais également bienveillance, selon leur propre référentiel.
Un nouveau mois plein de lectures commence. ^-^ J'ai eu le regret, en février, de n'avoir fait aucune lecture contemporaine (sortie trop tardive dans le mois de Alicization : Beginning de Reki Kawahara et de Lance brisée de Jack Campbell, que j'attendais tous deux). Du coup, ce mois-ci sera un rien plus ancré dans notre siècle. Alexandre Seurat La maladroite Reki Kawahara Sword Art Online : Alicization Beginning Amélie Notomb Ni d'Eve ni d'Adam Cosmétique de l'ennemi Kohske GANGSTA - tomes 1 à 7 Alexandre seurat La maladroite est un livre court qui m'a été conseillé. Abordant le thème de la maltraitance, l'auteur fait le choix de ne jamais rien montrer et de ne pas présenter le point de vue de la victime et de ses parents infanticides. La force de ce récit est sa présentation sous forme de témoignage de la famille (grand-mère, tante, demi-frère), des acteurs de l’Éducation nationale (maitres.esses, directrices, médecins scolaire) ainsi que de la police et des services sociaux. On aborde ainsi la façon dont ces personnes sont marquées par la petite Diana, ce qu'ils arrivent à se décider à faire, ou à ne pas faire. Le format fait que les réponses et analyses ne sont pas données, le lecteur pouvant interpréter les évènements et ce qui est dit pour essayer d'approcher la vérité, de voir où et peut-être comment le système a failli - question à laquelle il n'y a pas de réponse. Kohske Kohske est la mangaka dessinatrice de GANGSTA et auteur de l'anime du même nom. Les deux sont incomplets à ce jour, mais restent vraiment des œuvres à découvrir. L'univers est très riche, les personnages intéressants et le tout possède une ambiance particulière que j'ai énormément appréciée. J'ai particulièrement aimé lire un manga mettant de scène des adultes - de plus de trente ans pour les deux masculins principaux ; de tous âges tous sexes confondus, de façon générale - et en plus avec des protagonistes handicapés sans jamais virer dans le pathos. Les combats et problématiques sont bien rendus, avec une violence cohérente au thème. J'espère vraiment voir la suite publiée un jour (l'auteur fait une longue pause pour raison de santé). Amélie notomb J'ai découvert Amélie Notomb récemment, en décembre dernier exactement, par la lecture de Stupeur et tremblements et de La nostalgie heureuse que l'on m'avait prêtés. Ces deux livres plutôt autobiographiques m'avaient été prêtés suite à mon voyage au Japon et j'avais apprécié l'univers et l'écriture. Dans cette logique, j'ai eu envie de découvrir un troisième livre autobiographique, Ni d'Eve ni d'Adam, qui narre la relation amoureuse de l'auteur avec Rinri, un jeune Japonais. Au final, c'est sans doute celui là que j'aurais préféré des trois. Sans doute parce qu'il a une cohérence globale et le plus l'aspect d'un roman avec ce relationnel agréable entre les deux protagonistes. Curieuse de voir ce que l'inventivité et le style de cet auteur pouvait donner en fiction, j'ai lu un de ses courts romans, Cosmétique de l'ennemi, dont le résumé était très attirant. D'une certaine façon, j'ai été à la fois déçue et satisfaite de cette lecture. Déçue, car tout du long il ne s'agira que d'un dialogue, ce qui engendre une certaine pauvreté dans cette histoire psychologique. Déçue aussi, car je n'ai pas tellement été surprise par la fin. Et enfin, si j'ai retrouvé des références culturelles et littéraires avec plaisir, il manquait ce rien de fantaisie et de répartie qui m'a toujours amusé avec le personnage d'Amélie. Après, cette lecture reste satisfaisante ^-^. L'histoire se lit bien (voire vite), le style est fluide, le dialogue implique un dynamisme certain, et psychologiquement, le job est bien fait. Reki Kawahara Comme beaucoup de monde, j'ai découvert Sword Art Online via l'anime diffusé à l'époque sur Wakanim. A l'époque, (2014) j'avais vraiment apprécié l'univers des jeux en ligne et MMORPG développé, surtout que c'était plus ou moins la première fois que cela se faisait. Et cela se faisait bien ! Cependant, la longueur du traitement du premier arc m'avait frustrée par sa concision. Du coup, apprenant que le roman était traduit par Ofelbe, j'ai commencé ainsi à lire ce que j'avais déjà vu auparavant, sans être gênée par le fait d'être en terrain connu, le format apportant une lueur un peu différente aux différents arcs.
Plus récemment, le premier tome de l'arc Alicization (arc majeur au point que sur le volume tous les autres puissent faire effet d'introduction) est paru, et ce, sans que l'anime n'ait été produit avant. C'est donc l'occasion d'en parler ! A vrai dire, j'ai eu du mal à rentrer dans la lecture de ce double tome (ainsi qu'ils sont édités en version française). Le fait d'avoir un premier prologue, qui sort le lecteur de sa zone de confort en lui montrant quelque chose qui n'est raccroché à rien ; puis un second prologue, qui explique en partie et de façon très théorique ce que l'on a lu dans le premier prologue ; et enfin un interlude où l'auteur tue son personnage principal (ou du moins nous le fait croire) ; est très déstabilisant. Par contre, quand j'ai beaucoup apprécié la première partie et dans une moindre mesure la seconde - qui explique ce qu'il est advenu de Kirito. Au final Alicization beginning (& running) est une très bonne mise en jambe qui donne hâte de lire la suite ! Ayant effectivement eu moins de temps pour lire ce mois-ci, j'ai décalé quelques lectures de fin janvier sur ce début de mois.
H. P. Lovecraft Un des derniers textes en date que j'ai eu l'occasion de lire de Lovecraft, La quête onirique de Kadath l'inconnue m'a laissée plus contemplative que les autres. Le contenu est fondamentalement différent, le récit ne s'inscrivant plus dans le réel mais dans un monde onirique, plein de rêves - et de cauchemars. La structure en est changée et prend à mon sens plus l'apparence d'un conte, avec les soutiens et ennemis du protagoniste qui sont très typés, qu'il s'agisse d'individus ou de groupes entiers. Peut-être d'ailleurs qu'une sorte de plan avait été prévu, car le récit boucle très bien et ré-exploite des tas d'éléments, jusqu'à cette fin bien conçue et avec presque une morale sous-jacente. Moins impliquée par le destin de Carter et l'univers non ancré dans le réel, il s'agit peut-être de l'histoire que j'aurais la moins appréciée de cet auteur à ce jour. Le modèle de Pickman est une nouvelle qui reprend ce personnage clef de La quête onirique de Kadath l'inconnue et dresse, via un témoignage, une partie de son passé. Bien tournée, et écrite sous la forme d'un témoignage oral (le narrateur s'adresse à son ami Eliot), cette nouvelle était très agréable à lire tout en connaissant le contexte précédemment cité. La cité sans nom est une nouvelle que j'ai lue en anglais, plus pour voir si mon niveau était suffisant pour comprendre cet auteur au style si particulier et au vocabulaire daté. En toute honnêteté, si j'ai pu comprendre le fil du texte (une visite archéologique solitaire semblable à ce que l'on voit dans Dans l'abime du temps), il est évident que trop de mots me posent problème (un par page ?) et cela nuit à l'ambiance du texte. Je reconduirai peut-être l'expérience cependant. Enfin, j'ai pu lire L'abomination de Dunwich dont le résumé m'attirait beaucoup, et je n'ai pas été déçue. Narré d'un point de vue externe bien que l'on suive des personnages, l'histoire se présente de façon historique avant d'entrer plus dans l'action. Si les deux premiers tiers ne contenaient pas de véritable surprise, la suite était plus inattendue et élégante. A l'image de L'affaire Charles Dexter Ward, le dénouement se présente un peu comme un deus ex-machina, même si ici les personnages fournissent plus d'efforts et sont plus habilités à disposer de cette solution. Au final, j'aurais apprécié cette longue nouvelle autant que le roman auquel je la compare. Nyarlathotep, la peur qui rôde, la maison maudite et la tourbière hantée sont quatre courtes nouvelles. J'ai lu la première, très succincte, de façon dématérialisée ; les trois suivantes dans un petit recueil papier. J'avoue ne pas avoir été marquée par ces nouvelles, dont la trame est presque à chaque fois la même, seul le contexte changeant. J'ai aussi eu du mal à reconnaitre l'écriture de Lovecraft, ce qui est certainement dû à la traduction. Franz Kafka Kafka est un auteur que j'ai connu en lisant les livres de psychanalyse d'Alice Miller et plus spécialement Ta vie sauvée enfin... où elle parle de très nombreux auteurs et des liens entre leur vie et leur œuvre. Cette lecture avait soulevé m'a curiosité pour un certain nombre d'auteurs classiques, et Kafka a été le second que j'ai lu, après Mishima. En effet, j'ai déjà lu, il y a quelques année Le procès qui m'avait semblé le plus abordable et que j'avais eu du mal à reposer avant de connaitre la fin. Il faut aussi savoir que j'admire le style fluide de cet auteur qui dit les choses d'une façon qu'on ne pourrait mieux reformuler. Cette fois, j'ai lu le court Lettre au père, lettre que Franz Kafka avait écrite à son père sans jamais l'envoyer. Ce courrier n'ayant rien d'une fiction, j'ai reconnu en substance un certain nombre d'éléments biographiques qu'avait relevés Alice Miller. La relation entre les deux hommes est analysée par le fils, qui tente de se distancier malgré la peur qu'il ressent, et tout le négatif de leur relation. Je n'ai pu m'empêcher de me demander si le père avait fini par prendre connaissance de ce courrier, étant décédé bien après son fils (Franz est mort à quarante ans). Si cela n'aurait rien changé, cette lettre reste édifiante quant aux difficultés relationnelles induites par des maltraitances ou des comportements maltraitants et leur influence sur la vie de l'enfant qu'a été Franz. En cela, tous les sentiments de Franz Kafka ressortent dans ses fictions. Puis, j'ai terminé La métamorphose, commencée il y a plusieurs mois et jamais finie. L'histoire en elle-même est une métaphore des propres ressentis de Kafka envers sa famille. Tout du long, l'incompréhension prédomine, et l'aspect dramatique ressort par le fait que le protagoniste, métamorphosé en immense blatte (on notera ce choix de vermine) comprend ce que disent ses proches, leur dégout, voire leur haine et en même temps leur chagrin et leur attachement. La colonie pénitentiaire reprend les thèmes de l'arbitraire, mais aussi de la violence physique et psychologique avec une sentence de mort décidée sans que la victime ne soit prévenue de ce qui l'attend, au nom d'une tradition bientôt abandonnée. Comme tous les récits de l'auteur, celui-ci est saisissant d'émotion. Le Verdict explore également la relation d'un père et de son fils, dans ce qui commence comme une discussion banale évolue en règlement de compte, pour finir par la condamnation à mort du fils par le père par noyade. Fontenelle Comme dit le mois dernier, j'avais déjà eu l'occasion de lire des extraits de cette œuvre en classe, quand nous étudions le siècle des Lumières dont Fontenelle est précurseur (il a vécu 100 ans, à cheval sur le XVIIe et le XVIIIe siècle). Si la lecture est fluide, j'avoue avoir eu un peu de mal à me sentir concernée par le sujet. L'auteur parle des oracles à travers l'histoire et de leur diversité, y portant le discrédit via de nombreuses preuves, mais statuant également sur le fait que les oracles n'étaient pas le fait de démons ou du diable - opinion soutenue pendant longtemps par l'église - mais le fait d'hommes. Ce texte a déclenché des polémiques a l'époque où il a paru, et il devait s'ancrer très bien dans son époque où le christianisme est installé depuis plusieurs siècles et où le paganisme a disparu depuis longtemps. Aujourd'hui, la place de la religion chrétienne est moins centrale en France, de moins en moins de croyants, concurrences avec d'autres religions, avancée de l'athéisme, place des sciences comme nouvelle mythologie... Les raisons sont nombreuses et la distance est d'autant plus grande. Et en même temps, le vrai thème du livre est sans doute justement le passage d'une religion à l'autre, avec le discrédit portée sur l'ancienne religion, ou plus simplement encore la place de l'homme dans la vie des religions. Baudelaire Les fleurs du mal est la principale publication de l'auteur. Comme beaucoup, j'ai pu étudier des extraits de ce recueil de poèmes durant mes études, et j'en avais un souvenir flou. Du coup, j'ai bien reconnu le style de cet auteur mais aussi découvert d'autres types de textes, plus glauques, crus, et qui donnent une véritable couleur au recueil. Cela en a fait une lecture très intéressante.
Mes trois poèmes favoris ont cela en commun qu'ils font dans une certaine référence à la mort et/ou au sexe. Il s'agit de Une charogne, Remords posthumes et L’irréparable. Beaucoup de lecture pour ce premier mois. Ceci est en partie dû au fait qu'une partie des textes lus peuvent être considérés comme courts (nouvelles), mais également au fait qu'il s'agissait d'un mois où je n'ai eu aucun congé. En effet, de façon peut-être contradictoire, je lis moins quand j'ai des jours de vacances car je bouge et me consacre à des projets qui me prennent plus de temps. Sans compter que je lis pas mal dans les transports quotidiens.
E-penser Le livre - dédicacé - m'a été offert à Noël. Je l'ai donc commencé dès fin décembre et l'ai terminé courant janvier. Tout aussi intéressant que le tome 1 dont il est complémentaire, les sujets abordés n'ont pas encore été vus en vidéos par son auteur à ce jour. Sont expliquées de façon abordables les théories de physique les plus pointues que l'on connaisse à ce jour ; sans s'encombrer des formules mathématiques sous-tendues, et avec de nombreuses anecdotes historiques qui rendent l'ouvrage - et les scientifiques présentés - humains et intéressants. Sans qu'un calcul ait été fait de ma part, mes autres lectures du mois ont pour certaines été assez liées à ce livre, et m'ont permis de prendre du recul, et sur la façon de traiter ces théories scientifiques dans des ouvrages de fiction, et à la vulgarisation scientifique quant à l'organisation de l'univers à d'autres siècles. H. P. LOVECRAFT Connaissant l’œuvre de Lovecraft de réputation et de loin par le jeu de rôle "le mythe de Cthulhu", j'avais vu lors d'une convention (les Utopiales de Nantes) les dernières éditions des livres de cet auteur, et avait finalement acheté L'appel de Cthulhu. De fait, ce livre est donc le premier que j'ai lu de cet auteur. S'il est loin de faire partie de mes préférés et qu'il ne m'a pas tant impressionnée que cela en première lecture, c'est le ressenti profond de l'univers derrière qui m'a poussée à aller ensuite lire d'autres histoires sur ma liseuse (beaucoup d'écrits de Lovecraft sont libres de droit en Europe). J'ai donc enchainé avec le Cauchemar d'Innsmouth, qui m'a fait bien plus forte impression. L'horreur vécue par le personnage nous était transmise dans un témoignage direct. On retrouve dans cette histoire la ville imaginaire d'Arkham et ses alentours, et des thèmes forts tels que la généalogie, le fatalisme - ce qui doit arriver arrivera, et cette mythologie d'autres êtres vivant sur Terre depuis bien avant nous, et qui vivront sans doute encore après. Air froid, Celui qui hantait les ténèbres et l'Indicible sont trois courtes nouvelles fantastiques, dans des styles assez différents. Air froid, essentiellement s'éloigne de ce que peut faire habituellement Lovecraft. Avec le monstre sur le seuil, nous retournons à Arkham. Si l'auteur livre des éléments de fin dès le début du texte - c'est habituel de sa part - ce nouveau témoignage direct est d'autant plus poignant, que, pour une fois, les personnages impliqués partagent un lien amical fort, ce qui est rarement le cas. L'aspect émotionnel est donc présent d'une façon différente, et l'on n'est pas confronté à la même incompréhension ou indifférence que l'on peut trouver dans les liens familiaux, ou les liens de collègue que l'on retrouve sinon. Avoir lu auparavant le cauchemar d'Innsmouth m'aura forcément donné quelques clefs concernant cette histoire, sans en ôter le piquant. Le thème de la possession, des rituels occultes et de la vie après la mort sont très présents et donnent le ton de l'histoire. Dans l'abime du temps reprend en partie ces thèmes, même si l'histoire est très différente. Ce récit a de particulier qu'il s'étire sur de nombreuses années, et couvre peut-être toute la vie d'adulte du personnage principal et père de famille. Plus que les premiers évènements étranges, ce qu'il est plaisant de voir est la façon dont ce personnage tente de se reconstruire, pour essayer de comprendre ce qui lui est arrivé, pour garder un équilibre mental précaire. Sans que trop de détails soient donnés, on ressent l'importance qu'a eu pour lui le soutien de son fils (fils auquel est destiné le roman que l'on lit). Enfin, c'est justement cette volonté de comprendre, de connaitre la vérité et de trouver du sens qui remettra le protagoniste dans une situation dangereuse pour lui. Personnellement, je n'ai pas été surprise par la fin, l'ayant vue venir, mais elle reste adroite et transcrite d'une façon qui nous en fait ressentir toute l'horreur. En plus des thèmes déjà évoqués, on est confronté de façon très précise à la cosmogonie de Lovecraft, qui peuple la jeune planète Terre d'êtres vivants plus évolués que nous, et à la fois très différents, autres ; mais également à l'Histoire dans son ensemble, avec ces éléments que l'on sait de l'ancien passé et du futur qui sera celui de l'espèce humaine. La maison de la sorcière permet un retour à Arkham où toute l'action se déroule. Première histoire où le protagoniste ne sera pas narrateur ou auteur du témoignage que l'on lit, ce roman m'aura fortement impressionnée. Ayant lu en début de mois un ouvrage de vulgarisation des grandes théories de physique, même en ayant connaissance du fait que Lovecraft était contemporain d'Albert Einstein - entre autres - il m'a paru très moderne que soient évoquées ces théories scientifiques. Le personnage, étudiant à l'université en sciences et en mathématiques se trouve passionné par ces problèmes, et a l'idée d'étudier en parallèle les mythes et l'occultisme car soupçonnant que la solution aux équations est peut-être connue depuis longtemps par certains humains, et en particulier par une sorcière disparue depuis deux siècles et qui vivait justement là où notre étudiant loge. La question du voyage dans l'espace et le temps est le point central de l'intrigue, et la gestion des dimensions n'est pas sans rappeler la théorie des cordes. Ce lien que j'ai fait entre les deux livres est sans doute la raison pour laquelle j'en ai autant apprécié la lecture. Dans Les montagnes hallucinées, on retrouve un protagoniste narrateur, qui témoigne d'une expédition universitaire en Antarctique qu'il a dirigée avec plusieurs chefs de département. Narrée chronologiquement, on ressent une certaine lenteur, à la lecture, dans ce paysage immaculé. L'histoire est vraiment construite par paliers, l'horreur et l'intérêt, les questionnements augmentant au fur et à mesure. On retrouve de nouveau des traces des Grands Anciens, qui vivaient bien avant l'homme, et l'intérêt de l'histoire se déplace en partie vers l'Histoire et la décadence de la société de ces créatures qui aurait mené à leur disparition. Les questions posées trouvent des réponses discrètes, et combien horribles quand on pense à ce qu'elles impliquent. La couleur tombée du ciel, lue après ces témoignages directs, ne m'a pas vraiment marquée. Si dans la construction et les idées l'histoire est excellente, le récit, en témoignage indirect rapporté a fait qu'il était compliqué de compatir au malheur de la famille concernée par cette chute de météorite. Enfin, l'affaire Charles Dexter Ward est sans nul doute l'histoire que j'ai préférée à ce jour. Si l'on suit en grande partie le point de vue du médecin de la famille Ward, l'histoire est bien conçue, un chapitre étant dédié au charismatique et effrayant ancêtre de Charles Ward, Joseph Curwen. Les thèmes de la généalogie, de la vie après la mort, mais aussi de la nécromancie sont abordés avec succès, évoquant de loin le cauchemar d'Innsmouth et le monstre sur le seuil, bien que cette fois le lieu d'action soit Providence, ville de Lovecraft - et également celle où se déroule l'appel de Cthulhu. Et si la fin ressemble à un important deus ex machina, elle permet une fin propre et juste. Jane Austen J'avais déjà lu de la littérature anglaise avant de lire ce roman de Jane Austen par la lecture de Jane Eyre ou les Hauts de Hurlevent de deux des sœurs Brontë. Forcément, au vu de l'époque et des relations amoureuses qu'ils ont en commun (quoique pour les Hauts de Hurlevent on peut se poser la question de l'amour véritable...), je n'ai pas pu m'empêcher de faire la comparaison, et si une chose a pu me manquer, c'est bien cet aspect fantastique que l'on retrouve dans les écrits de ces deux dernières. Les mœurs de Londres et de la campagne anglaise de l'époque m'étant inconnues, je parlerai essentiellement des relations entre personnages. Clairement, le titre orgueil est préjugés est très adéquat car tout du long de l'histoire, on verra que ces questions se reflètent dans les deux personnages principaux que sont Elizabeth Bennet et Mr Darcy. Les deux ont un caractère bien trempé qui les rend originaux, humains et attachants à leur façon. L'importance des points de vue et du qu'en dira-t-on est très importante, et plusieurs fois dans l'histoire on découvre a postériori la vérité d'un autre personnage concernant un évènement particulier. Cela donne un réalisme certain, et c'est cela qui à mon sens en plus des personnages colorés fait le succès de l'histoire. J'ai particulièrement apprécié cette scène longue et dure entre les deux protagonistes en milieu d'histoire, qui permet justement de remettre des choses en perspective et de réaliser le côté odieux de la façon d'agir de chacun. Fontenelle Entretiens sur la pluralité des mondes est un ouvrage dont je n'avais jamais entendu parler, connaissant cet auteur essentiellement de nom et par des extraits de l'Histoire des oracles. Livre de vulgarisation scientifique sur la Terre, la Lune, les planètes, le Soleil, leur place et la place de la vie dans l'univers, bien que beaucoup de choses soient aujourd'hui fausses ou inexactes, je n'ai pu qu'admirer la modernité de ce point de vue (qui date du XVIIe siècle !) et le fait qu'il soit explicité pour les non scientifiques. C'était d'autant plus amusant en comparaison d'un livre à peu près semblable du XXIe siècle tel que l'est le tome 2 d'e-penser. Si l'ancien français de mon édition était une difficulté, la musicalité de la langue était par contre très agréable.
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AuteurJe suis Arlia Eien, auteure de fanfictions, d'articles , d'essai, et d'avis concernant des objets culturels ou des phénomènes liés au fanzinat. Je traduis également des fanfictions. Autres avis
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Juillet 2021
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